01 - Nome - Provideniya


Nome

Nome. Nous voici enfin à Nome, une toute petite ville située à l’extrême ouest de l’Alaska. Il y a entre 2000 et 3000 habitants parmi lesquels  quelques chercheurs d’or et quelques mushers. Vu sa position géographique, elle a forcément un petit air de ville du bout du monde et c’est à se demander qu’est ce qui fait qu’il y ait des humains qui se soient installé ici… La petite visite qui est prévue avant d’embarquer  va peut-être nous aider à un peu mieux le comprendre.

 

A peine descendus de l’avion,  nous devons retarder encore nos montres de 1h, et cela fait maintenant 10h de décalage avec la France. L’absence de formalités  douanières  et de contrôles de bagages nous permet de passer directement du tarmac aux 5 bus scolaires qui nous attendent bien sagement. Qui dit bus scolaire, dit école. Il y a donc bien une école ici, et  nous avons même dans notre bus une enseignante qui va nous servir de guide.

 

On commence par un premier arrêt assez surprenant à l’église. Non pas pour assister à un office célébrant notre glorieuse arrivée, mais pour nous offrir un pot d’accueil ! A l’intérieur même de l’église !! Avec Noëlle, nous préférons ménager nos fragiles petits estomacs, mis à dure épreuve depuis deux jours et profitons de la ½ heure de liberté qui nous est accordée pour nous balader dans les rues de cette petite ville.


Dans la ville...

Ce qui frappe tout d’abord, c’est le côté un petit peu délabré de toutes les constructions. Celles-ci, montées sur pilotis en raison d’un permafrost variable dans sa dureté fonction des températures, ont rarement une base à l’horizontale. Ce qui n’est pas sans problème pour les ouvertures (portes comme fenêtres). Nous avons débouché assez rapidement sur la rue principale ce qui nous a permis au passage d’apercevoir  notre bateau au mouillage.

 

La circulation n’est pas abondante, il n’y a pas de feux tricolores et les trottoirs sont inexistants. Par contre, beaucoup de bars tout au long de cette rue principale, ce qui doit aider sans doute la population à passer les longs hivers rigoureux. Notre temps de liberté étant presque écoulé, nous décidons de retourner au bus.


Les pionniers

La prochaine étape nous mène vers un musher et ses chiens. Il nous présente son activité, un peu en sommeil pendant la période estivale. Cela ne l’empêche pas de nous faire une démonstration avec son quad en guise de traineau et les chiens avaient l‘air tout contents. Bravos, remerciements et on part à la recherche d’or.

 

Au milieu du XIXème siècle, la région a été le théâtre d’une ruée vers l’or. Après seulement quelques années, cet engouement a vite décru, l’or « facile » ayant été rapidement épuisé. Aujourd’hui, quelques acharnés continuent à chercher, principalement en siphonnant les sédiments par  5 à 10 mètres d’eau le long de la côte puis en les « nettoyant » sur la terre ferme. Et c’est à cette technique de nettoyage pour faire ressortir l’or qu’un maître orpailleur de longue date nous initie. Après un cours en accéléré de 5mn, Noëlle se précipite sur une cuvette remplie de sédiments, et c’est parti…

 

Le résultat est certes encourageant (on peut en effet apercevoir de minuscules paillettes dorées au fond de la cuvette), mais pas à la hauteur de ses espérances… Il aurait fallu persévérer mais c’était l’heure de rejoindre le bateau…

 


En route vers Provideniya

L’heure d’embarquer est donc arrivée et c’est via une chaloupe que nous rejoignons le Soléal. Accueil première classe, récupération de notre cabine, installation et présentation des équipes qui vont nous accompagner pendant cette croisière. Présentation aussi du programme qui peut varier en fonction de la météo, ou d’événement extérieur. Nous en aurons confirmation dès le lendemain. Bref, nous sommes dans une région extrêmement isolée, et l’adaptation est désormais le maître mot.

 

Nous prenons notre repas sur le pont 6, le plus haut, pour admirer notre environnement. Le Soléal appareille, direction Provideniya, en Russie. La traversée de la mer de Bering va durer quatorze heures environ, peu de houle, température assez clémente, tout devrait bien se passer… C’est l’heure d’aller se coucher.

 

Au petit matin, nous arrivons en vue des côtes russes. Comme nous l’a si bien expliqué notre capitaine, nous avons passé la ligne de changement de date, donc nous sommes passés directement du jeudi 11 août au samedi 13 août. Pour nous, il n’y aura donc jamais de vendredi 12 août dans notre existence…

 

Petit problème : sachant que nous arrivons à quai vers les 9h00 (heure Alaska), sachant que Provideniya à  4 heures de décalage avec l’Alaska, que nous avons passé la ligne de changement de date et que maintenant on est en décalage positif par rapport à la France, calculez où nous en sommes !


Provideniya

Les autorités russes vont prendre tout leur temps. Vu le nombre de bateaux qui circulent par ici, on comprend très bien qu’elles veulent savourer cet instant. Il leur a fallu 3 à 4 heures pour contrôler tous les passagers désireux de poser le pied sur cette terre (il en faudra autant au retour) et nous permettre une petite visite de 2 heures au pays des Tchoutchktes.

 

Provideniya, c’est 2000 habitants environ. Ancienne base militaire durant la guerre froide, tout est aujourd’hui à l’abandon. Cette ville dégage une étrange impression : à la fois ville fantôme et ville habitée. L’architecture est typique de ces années-là, et cela suscite rarement une envie irrépressible de venir s’installer ici, d’autant plus qu’on est loin de tout.

 

Cela n’empêche pas les habitants de nous accueillir avec chaleur et enthousiasme. Leur petite réception à notre arrivée est assez touchante. Quelques chants et danses plus un morceau de gâteau à saupoudrer de sel… et nous voilà parti à la découverte de cette étrange cité. Cornaqués par Irina, notre guide russe parlant anglais, nous déambulons au milieu de ces bâtiments et finissons par atterrir dans un improbable musée. Vieille maison, qui abrite une grosse partie de l’histoire de ce peuple tchoutchkte et est très instructif.


Spectacle

A la fin de la visite du musée, on prend la direction de la salle des fêtes, où là-aussi nous sommes très bien accueillis avec une collation avant d’assister au spectacle qui nous est destiné.  Spectacle qui nous présente les danses traditionnelles ainsi qu’une mère accompagné de son fils pour chanter avec une voix de « gorge ». Unique.

 


Bye Provideniya...

Toutes les bonnes choses ont une fin, remontée sur le bateau, et re-passage devant les autorités russes. Dès que nous appareillons, nous apprenons que le programme du lendemain est changé. Comme nous allons revenir vers les Etats-Unis, il nous faut repasser la frontière et donc subir à nouveau les contrôles. C’était prévu être fait sur l’ile de St-Laurent, notre prochaine escale programmée, où devaient nous rejoindre les autorités américaines. Pas de bol, ces dernières ont informé notre capitaine qu’elles ne pouvaient se rendre sur cette ile et qu’il ne nous restait plus qu’à rentrer à Nome pour faire les formalités d’entrée sur le territoire étasunien.

 

A noter aussi que nous allons repasser la ligne de changement de date… avec les mêmes paramètres  qu’à l’aller Mais cette fois dans l’autre sens. On va donc arriver à Nome le samedi 13 août vers midi. C’est-à-dire avant d’être parti !!!!!

 

Tout va bien…



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Commentaires: 6
  • #1

    CHERQUEFOSSE (lundi, 15 août 2016 13:39)

    Merci mille fois pour ces commentaires et ces jolies photos, je m'y crois un peu ! Nous sommes lundi 13 h 30 et il fait 31 ° à Bayonne !!! Bonne continuation et gros bisous à vous deux Maïtou

  • #2

    Anne-Laure (mardi, 16 août 2016 00:00)

    Après de savants calculs, j'en conclus que l'âge du capitaine est de 57 ans. En espérant que ce ne soit pas son anniversaire le 12.août.... Bises à vous deux.

  • #3

    Béatrice (mardi, 16 août 2016 07:44)

    Bonjour, ou bonne nuit ... je ne sais plus,
    J' en ai rêvé, vous l' avez fait : la téléportation dans le temps et l' espace ! Super !!!
    Bises.

  • #4

    christine (mardi, 16 août 2016 15:28)

    hello à tous les 2 :)
    pour les photos ok .. place limitée ...donc pour moi . les 5 et 7 oui oui .. la 20 on dirait l'ousse des bois avant rénovation ... non non ;)
    bises
    toute la croisière est avec des parka rouges ? ... pour ne pas vous perdre sur la glace ;)
    ici on gèle aussi ... 33 c'est dur

  • #5

    cynthia (vendredi, 19 août 2016 12:25)

    LOL !!! quelle aventure ces décalages horaires et journalier... bizarre et compliqué de s'y retrouver. moi g rien compris... mais l'essentiel est que tout se passe bien pour vous.
    Gros bisous de France aujourd'hui vendredi 19 août!!
    la family SERRES

  • #6

    Goguelu (vendredi, 19 août 2016 22:59)

    A vos âges c'est tenter le diable!!!!essayez quand même de vous rappeler vos noms et adresse pour rentrer chez vous, pas grave si vous ne savez plus quel jour on est!!!
    De toute façon les calendriers et les horloges sont des inventions humaines alors??!!!??
    Byzs