Croisière au Spitzberg - Episode 5

Nuit difficile… Pas mal de bruits bizarres (quand on n’est pas marin, tous les bruits sur un bateau sont bizarres, voire inquiétants), plus du tangage (alors que nous devions mouiller dans un endroit tranquille !) ne nous ont pas permis de bien nous reposer (sans compter la luminosité).

Au petit matin, le capitaine nous annonce que rien ne s’est passé comme prévu, les conditions météorologiques ayant pas mal changées, et pas dans le bon sens. Bref, programme à nouveau changé, nous montons plein nord droit vers la banquise…

A 11h03 nous passons la latitude 80°N. Instant privilégié car même si le tourisme se développe un petit peu dans ces zones polaires, peu de personne sur terre ont eu la possibilité de le faire. Ne boudons pas notre plaisir d’autant que nous commençons à taquiner quelques blocs de banquise.

L’Austral n’est pas un brise-glace, mais a les capacités et les autorisations pour pénétrer dans ce désert glacé. Nous nous sommes enfoncés à vitesse très réduite au milieu des blocs de glace, et même si le temps reste couvert, il y a une lumière extraordinaire. Dans cette ambiance un peu surréaliste, nous faisons une nouvelle rencontre avec un morse solitaire qui se prélasse, et observons de nombreuses sortes d’oiseaux.

Puis, l’alerte que nous attendions tous : ours à tribord. Et c’est la précipitation vers les ponts supérieurs qui offrent de larges places pour l’observation. Il y a bien un ours, mais assez éloigné du navire. Avec les jumelles, c’est déjà très compliqué pour le localiser, quant à prendre une photo, je n’y pense même pas. Beaucoup trop loin pour mon zoom de 200mm. Notre Nordiste avec lequel nous avions partagé le repas de la soirée de gala, avait un zoom 600mm et ça ne donne rien. Dommage…

Retour vers les eaux libres, et retour dans nos cabines avant la présentation des sorties du lundi, teintées elles aussi de beaucoup d’incertitudes et de petites conférences (glaces, ours). Soirée calme après le diner, dodo pour Noëlle, spectacle pour moi.